En 1946, Bandini a commencé à concevoir et à construire plusieurs petites voitures de course, dont la 750 Sport Internazionale, qui a été construite de 1957 à 1961. Elle a été créée uniquement pour courir dans le championnat italien, connu sous le nom de Sport Internazionale, mais elle a également connu un grand succès aux États-Unis.
La caractéristique la plus frappante de la Saponetta est sa magnifique carrosserie, construite à la main dans les ateliers de Bandini par des artisans des… usines aéronautiques Caproni situées à proximité. Ils commençaient par chauffer l'aluminium, puis le martelaient sur des sacs de sable pour obtenir la forme souhaitée. Ses lignes fluides et ses dimensions réduites ont valu au Sport Internazionale le surnom italien de "Saponetta", qui signifie "petit savon". Il existe peu de documents sur la production totale de Bandini, mais on pense que 75 de ces voitures de course ont été construites, dont 46 sont encore connues aujourd'hui, parmi lesquelles seulement 9 "Saponettas".
Ces "Saponetta" étaient des évolutions plus aérodynamiques des Siluro, et combinaient la légèreté des Siluro avec une carrosserie plus aérodynamique afin d'atteindre des vitesses de pointe plus élevées. Pour mettre les choses en perspective : le châssis de la "Saponetta" ne pesait que 19 ( !) kilogrammes, avec une voiture complète pesant entre 350 et 390 kg selon la configuration. Les dernières versions de 1000 cm3 produisant plus de 90 ch, le rapport poids/puissance était impressionnant : 257 ch par tonne, pas étonnant que ces petits diables se soient avérés si victorieux !
Cet exemplaire particulier, le châssis 157, a commencé sa vie comme une 750cc "normale" mais a été rapidement améliorée à 850cc en 1960 et 1000cc en 1961, suivant les règles des voitures de sport italiennes de l'époque. La "157" a fait l'objet de nombreuses courses en Italie avec plusieurs pilotes italiens aux commandes, dont Giorgio Cecchini et Benelli. Giorgio Cecchini s'est avéré être un formidable pilote, commençant sa carrière de pilote avec plusieurs Stanguellini mais passant aux Bandini à la fin des années cinquante. Cecchini a piloté la "157" de 1960 à 1965, participant à pas moins de 22 courses et s'accrochant à la victoire à plusieurs reprises. En raison de sa longue relation avec la marque et de ses résultats très compétitifs, il devient un ami personnel d'Ilario Bandini lui-même. En 1964, Cecchini, dans une tentative de rendre sa Bandini 1000cc déjà puissante encore plus compétitive, a modifié l'arrière de la voiture pour lui donner un style plus Kamm-tail. La "157" est restée dans cette configuration jusqu'en 1977, date à laquelle la voiture a été retrouvée en Italie par Rudy Pas des Pays-Bas. Rudy a importé la voiture aux Pays-Bas, où elle est arrivée en septembre 1977. Lorsque cette Bandini, qui a manifestement couru mais qui est encore très originale, est arrivée, M. Gijs Van Beusekom, l'un des spectateurs, est immédiatement tombé amoureux de cette belle machine à remonter le temps et a fait à M. Pas une offre qu'il ne pouvait pas refuser. Désireux de commencer la restauration de la "157", M. Geusekom a contacté M. Ilario Bandini en personne pour qu'il reconstruise le moteur de 1000 cm3 livré dans les cartons de la voiture. Il a fallu à M. Bandini près de deux ans, quelques pièces, dont un carter fraîchement moulé, et exactement trois millions de lires (voir la facture écrite et signée) pour reconstruire ce chef-d'œuvre de 1000 cm3 à l'état neuf. Un test de puissance au banc d'essai en 2011 a montré que la voiture délivrait 88,8 ch à 5700 tr/min (sans avoir essayé d'atteindre le limiteur de régime de 8500 tr/min), ce qui est très proche de la puissance d'usine revendiquée de 91 ch. Un véritable artisan, même à son (grand) âge !
Malheureusement, la reconstruction du moteur a coûté beaucoup plus cher que prévu, de sorte que la restauration du châssis et de la carrosserie a été reportée jusqu'à ce que des fonds soient à nouveau disponibles. Cependant, comme c'est souvent le cas pour les projets reportés, les fonds n'ont jamais vraiment été disponibles et la voiture est restée en sommeil pendant 20 ans avant d'être vendue à un ami du propriétaire, le Néerlandais Ton Ottevanger. Ton n'a pas perdu de temps et, entre 2000 et 2007, la voiture a été restaurée de manière experte aux Pays-Bas. Au cours de cette restauration très complète, aucune pierre n'a été laissée de côté afin de ramener cette voiture à sa configuration d'origine. Le châssis s'est avéré être dans un état remarquable et la carrosserie, bien qu'un peu abîmée et portant quelques cicatrices de combat ici et là, a également été jugée en grande partie d'origine. La décision a été prise d'annuler l'amélioration de l'empennage Kamm de 1964 et de ramener l'arrière à son état d'origine. Le revêtement en alliage a été soigneusement retiré de la voiture et la forme correcte a été reproduite et incorporée dans le reste de la carrosserie de la voiture. L'arrière personnalisé de la voiture s'est avéré être une véritable bénédiction puisque cette forme très distinctive (une seule dans cette configuration exacte) a permis une identification correcte de la voiture, ce qui, dans la plupart des cas, n'est pas un exploit facile avec ces voitures de course Bandini !
On peut dire que Bandini, tout comme la plupart des autres marques Etceterini de l'époque, était assez souple en ce qui concerne l'utilisation des numéros de châssis. Alors que les voitures destinées aux courses aux États-Unis ne portaient presque jamais de numéros de châssis, les courses de rue en Italie exigeaient que la voiture ait un numéro de châssis correct et les documents d'immatriculation correspondants. Afin d'éviter une longue et coûteuse homologation par voiture, Bandini et d'autres ont utilisé chaque série de numéros officiels pour plusieurs voitures et ont retamponné plusieurs voitures avec de "nouveaux" numéros afin de faire correspondre la voiture avec les documents disponibles à l'époque. Heureusement, cette voiture est la seule à porter à la fois les numéros 157 et 160 et en plus, l'unique queue de la voiture avant restauration a pu être vue sur plusieurs photos de course de l'époque, ce qui en fait une voiture facilement identifiable (du moins pour une Bandini).
Tous les travaux de restauration ont été effectués par de vrais artisans et les plus de 6 ans de travail ont été soigneusement documentés par un livre de photos de restauration élaboré, illustrant la voiture avant, pendant et après la restauration.
La voiture est enregistrée dans le registre italien et est décrite et illustrée sur pas moins de 10 pages dans le livre officiel de Bandini, y compris une vue d'ensemble des 22 courses par Cecchini.
La voiture est également livrée avec :
- les lettres des anciens propriétaires
- lettres entre les anciens propriétaires et John De Boer, expert en la matière
- les documents d'importation originaux de 1977
- Une facture de la reconstruction du moteur, écrite et signée par M. Bandini lui-même
- Un imprimé de fonctionnement
- Une brochure de vente Bandini originale
- Des photos originales de cette voiture en course
- Une photo de la voiture devant l'usine lorsqu'elle était neuve
- Un laissez-passer de la FIVA
- Des factures d'entretien et de réparation
- Un livre de photos très élaboré de la voiture avant, pendant et après la longue restauration
- Des rapports d'imposition
- D'anciens articles de magazines sur la voiture en course
- Un article de magazine relatant la victoire de la voiture dans sa catégorie au concours d'élégance d'Anvers
- Documents d'immatriculation belges
Etc...
Depuis sa restauration, la voiture a participé à plusieurs rallyes tels que les Mille Miglia, le Grand Prix du Zoute, etc... Elle a également remporté sa classe au très prestigieux concours d'élégance d'Anvers.
Il s'agit d'un magnifique et très rare morceau d'histoire de l'automobile, parfaitement restauré et très original. Elle est éligible pour les Mille Miglia et prête pour n'importe quel concours. Elle bénéficie d'une excellente provenance de course et d'un splendide carnet d'entretien.
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