Vente aux enchères ARTCURIAL
Rétromobile 2025 - La Vente Officielle
- Le 8 févr. à 15:00 - Salon Rétromobile, Paris
Lot N°307
1904 Gladiator… 9L « Grand Prix »
Estimation 600000 / 900000 Euros
Carte grise française
Châssis n°C142138 Moteur n° C142138
- Modèle unique, moteur fantastique
- Ex-André Binda et Adrien Maeght
- Découverte par Henri Malartre
- Quasiment totalement d'origine
- Mécanique fiabilisée par Michel Magnin
- Un des ancêtres français les plus importants en existence
Cette pièce exceptionnelle est certainement la plus ancienne voiture française de Grand Prix encore existante et de plus elle est en très grande partie d'origine. Les premières informations dont on dispose à son propos concernent les épreuves sportives auxquelles a pris part Léon Molon, concessionnaire Gladiator au Havre. Le 29 septembre 1906, il a remporté sa catégorie à la course de côte de Château-Thierry puis, trois semaines plus tard, il a terminé premier des 4-cylindres à celle de Gaillon, à la moyenne de 91,84 km/h !
Rappelons que Gladiator, marque née en 1891 comme fabrique de bicyclettes, a évolué au début du siècle vers la moto puis l'automobile entre les mains successives de personnalités comme Alexandre Darracq, Adolphe Clément ou l'ingénieur Marius Barbarou. Il s'en est suivi une gamme de voitures de conception classique à moteur à deux ou quatre cylindres (parfois Aster), et Gladiator a participé au début du siècle à diverses épreuves sportives, en particulier en Angleterre avec qui la marque entretenait des liens étroits. Gladiator a également pris part aux grandes épreuves sur route de cette même époque, comme Paris-Berlin, Paris-Vienne ou Paris-Madrid. Mais les modèles concernés étaient de cylindrée plus modeste que la présente Gladiator 9 litres, la seule connue, et il n'est pas impossible qu'elle ait été mise au point par Léon Molon lui-même. Son année de fabrication est supposée être 1904 comme certaines sources l’indiquent, mais la première trace connue apparaît en 1905. Il existe une photo d'époque de la Gladiator équipée d’un châssis en bois sans carrosserie mais avec toute la mécanique, semblant en tout point conforme à celle qui l’équipe actuellement (moteur, boîte, transmission) conduite par Léon Molon son vraisemblable concepteur devant la gare de Château-Thierry.
La voiture dans sa configuration actuelle (double châssis et carrosserie) apparait dans le catalogue 1907 et 1908 de la marque Gladiator. Un article paru en 1907 dans L’Automobiliste affirme que c’est la voiture du Paris-Berlin… Il existe de très nombreuses photographies d’époque tant dans sa version 1905 (châssis bois) que dans sa version 1907 (carrosserie et double châssis) totalement identique à sa configuration actuelle.
Quoi qu'il en soit, après être tombée dans l'oubli, cette voiture exceptionnelle a été retrouvée par Henri Malartre, un des pionniers en France de la sauvegarde d'automobiles anciennes et créateur en 1960 du Musée de Rochetaillée-sur-Saône. C'est auprès de lui qu'elle a été achetée au début des années 1960 par un autre grand collectionneur précurseur, le Niçois André Binda. Elle était en mauvais état et a réclamé un an de restauration, avec une recherche de pièces parfois difficile. Des chaînes de transmission du bon modèle ont pu être retrouvées, de même que des pneus Pirelli de la même époque. Le moteur a été refait et le seul regret d'André Binda, d'après un article sur cette voiture publié en 1966 dans la revue L'Automobiliste, était de n'avoir pas retrouvé un carburateur parfaitement fidèle.
Une fois la restauration terminée, André Binda a utilisé cette voiture à plusieurs reprises, comme aux courses de côte de St-Paul, près de Vence, et de Monaco. Il l'a ensuite cédée à Uwe Hucke, collectionneur passionné de Bugatti (entre autres), qui l'a lui-même vendue en 1985 à Adrien Maeght pour le Musée de L'Automobiliste ouvert un an plus tôt à Mougins, près de Nice. En 1990, cette impressionnante Gladiator a fait l'objet dans le magazine Rétroviseur d'un excellent article signé Marc Gosselin et, quelques années après, elle a séduit Paul-Émile B. : "Elle correspondait aux défis que j'aime et, dès qu'on me l'a présentée, j'ai décidé de l'acheter." Immobilisée depuis plusieurs années, elle ne fonctionnait pas bien et une première sortie à une rétrospective de la Coupe Gordon-Bennett s'est soldée par des problèmes de surchauffe.
Michel Magnin, mécanicien de Paul-Émile B., s'est occupé de remettre en état la mécanique et de la fiabiliser, pour permettre un usage plus facile. Il a notamment installé sous la voiture un radiateur doté d'une petite écope et un ventilateur électrique derrière le radiateur principal. La mise en route à la manivelle étant extrêmement laborieuse, il a posé un démarreur.
Le moteur de cette Gladiator est très particulier : au lieu d'être entièrement en fonte comme c'était généralement le cas, le bloc de ce 4-cylindres latéral double allumage comporte des chemises en cuivre fixées par des dizaines de petites vis. "Ce mode de fabrication lui permet d'être relativement léger par rapport à d'autres moteurs de la même époque," rappelle Michel Magnin. Il est relié à une boîte à quatre rapports et une transmission qui se termine par deux chaînes sur les roues arrière. La fabrication est robuste, avec un deuxième châssis plus petit placé sous le premier, à des fins probables de rigidification.
Supposée développer une centaine de chevaux, cette mécanique permet de dépasser 140 km/h, vitesse procurant des sensations sans égales lorsque l'on est perché dans le baquet, le corps entièrement exposé aux éléments. L'équipement est minimaliste : un gros moteur, deux petits baquets, un réservoir à l'arrière et c'est tout. La planche de bord présente un système de graisseurs ainsi qu'un cadran indiquant la pression d'air qui, dans le réservoir, permet d'alimenter le carburateur. Pas d'éclairage et aucun équipement de confort ni de protection. Malgré ces caractéristiques étonnantes, tous ceux qui en ont pris le volant saluent sa relative facilité de conduite, avec un couple-moteur stupéfiant.
Au volant de cette voiture, Paul-Émile B. a parcouru entre 15 et 20 000 km, participant à de nombreux rallyes dont certains de longue distance comme un Bilbao-Caen, un Paris-Vienne ou un Paris-Madrid qui s'est arrêté à Angoulême à cause d'un problème moteur. La seule casse notable au cours de ces années est celle du vilebrequin, refait en Angleterre. La voiture a participé à 3 reprises au Members’ Meeting de Goodwood courant avec des voitures de 1920 et finissant honorablement à chaque course. Cette Gladiator unique est aujourd'hui dans l'état d'une voiture utilisée régulièrement et entretenue avec soin. Avec son gros 4-cylindres 9 litres et son bruit tonitruant, cette pièce historique, qui sera accueillie dans les évènements les plus en vue, est prête à reprendre la route pour procurer à son nouveau propriétaire les sensations inégalables d'un monstre de compétition du début du siècle.
Exposition Salon Rétromobile, Paris :
- mercredi 5 février de 10:00 à 22:00
- jeudi 6 février de 10:00 à 19:00
- samedi 8 février de 10:00 à 13:00
Contact Anne Claire MANDINE
Tél. +33 1 42 99 20 73
acmandine@artcurial.com
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Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
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