Mercedes-Benz 28/95 PS Sport « Targa Florio » – 1921
Estimation : 200 000 / 300 000 €
Châssis n° 15864
Titre de circulation… luxembourgeois
La première routière sportive de la marque à l’Étoile, considérée comme la mère de toutes les supercars Voiture reconstruite à partir de pièces d’origine Incroyable moteur 6-cylindres en ligne arbre à came en tête de 7,2 l de cylindrée d’inspiration aéronautique Impressionnante et désirable version Targa Florio Unique sur le marché, estimation très attractive
La 28/95 PS est une auto très importante dans l’histoire de la marque de Stuttgart. Produite de 1914 à 1924 (avec une interruption pendant la Première Guerre mondiale), elle est la mère de toutes les Mercedes routières sportives S qui ont suivi, dont les fameuses SS et SSK… Avant le conflit mondial, seulement 25 exemplaires voient le jour, mais la production reprend après la Grande Guerre et on estime que la production totale avoisine les 600 unités. Son moteur, conçu par Paul Daimler lui-même, est étroitement dérivé du moteur d’avion DF 80 Kaiserpreis, développé en 1912. Comme lui, c’est un 6-cylindres en ligne à arbre à cames en tête de 7 274 cm3 de cylindrée développant 90 ch, une puissance énorme pour l’époque, et pouvant amener le châssis de 28/95 jusqu’à une vitesse exceptionnelle supérieure à 130 km/h. Avec son immense radiateur en coupe-vent, et ses trois sorties d’échappement latérales, l’ensemble avait fière allure, et on testa même un compresseur qui ne fut finalement jamais monté en série mais que l’on trouva sur une voiture de course, à la Targa Florio 1922, dont la puissance grimpait à… 140 ch ! La 28/95 innova même au niveau du freinage puisque ce fut la première Mercedes à recevoir à partir de 1923 des freins sur les quatre roues. Elle reçut de nombreuses formes de carrosseries, de différents carrossiers, et la plupart des modèles furent exportés aux États-Unis. La victoire (de classe, voiture de série) à la Targa Florio 1921 d’un châssis à empattement court (3,07 m) participa grandement à sa renommée et à son succès commercial, alors que les marques allemandes n’étaient pas forcément bien vues, ni les bienvenues dans les courses internationales… En effet, le 29 mai 1921, le pilote Max Sailer (ce n’est pas un jeu de mots !) pilota une 28/95 engagée par l’usine à la relevée Targa Florio ; il parcouru les 432 km de pistes en terre battue (4 tours de l’île !) en un peu moins de 7h30, à une vitesse moyenne de 57,9 km/h, avec le record du tour à la clé. Et ce malgré plusieurs crevaisons (9 !), alors que le vainqueur au général, au volant d’une Fiat (authentique voiture de course) ne s’était jamais arrêté et le devançait de seulement 2 minutes… Est-il encore utile de préciser que les deux voitures engagées par l’usine étaient venues par la route (une autre époque !) au terme d’un périple de plus de 2000 km ? La version Sport Course « Targa Florio », qui se caractérisait par son châssis court, un radiateur surbaissé et sa carrosserie sportive minimaliste, fut même proposée au catalogue de la marque à l’Etoile, et acquise par quelques « civils ». Les survivantes de 28/95 sont rarissimes aujourd’hui. L’exemplaire qui illustre ces pages fut acquis par le propriétaire actuel en Suisse en 2001. Un rapport d’expertise de l’époque indique que le moteur, l’ensemble de la transmission et les essieux proviennent d’une 28/95, tandis que le châssis a été modifié au niveau de la suspension avant et que le radiateur vient d’une Mercedes 24/100/140 ou d’une K. La caisse « Targa Florio » est approchante et un peu fantaisiste, et le nouveau propriétaire décide de restaurer la voiture au plus proche de la version civile Targa Florio, proposée à l’époque au catalogue de la marque après la victoire insulaire de Max Sailer. Rien n’est laissé au hasard, et tout est reconstruit selon les plus hauts degrés d’exigence : vilebrequin taillé sur mesure dans la masse, pignons de boîtes refabriqués, carrosserie réalisée sur-mesure en Angleterre… Après quelques années de travail, la voiture est dans l’état où elle se trouve aujourd’hui, ayant très peu été utilisée depuis. Un courrier des archives de Mercedes Benz daté du 21 septembre 2010 (copie jointe au dossier) confirme que le châssis #15864 correspond à une 28/95 sortie d’usine en mars 1921… deux mois avant le succès de Max Sailer à la Targa Florio. Le taux de survie des 28/95 est extrêmement faible, et leur présence sur le marché relève de l’événement. Lorsque tel est le cas, le prix de voitures disposant de leur carrosserie d’origine avoisine le million d’euros. Aguttes vous offre ici l’opportunité d’acquérir une 28/95 dans sa forme la plus désirable pour une estimation défiant toute concurrence… Une chance unique à ne pas laisser passer.
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